Attendue depuis des semaines, l’offensive visant à reprendre la ville de Mossoul aux djihadistes de l’État islamique (EI) a été lancée ce lundi 17 octobre. Retour sur les enjeux et les risques de cette bataille décisive.
Des dizaines de milliers d’Irakiens, de Kurdes, de Turcs et d’Occidentaux s’apprêtent à lutter pendant de nombreuses semaines pour libérer la ville et son 1,5 million d’habitants.
L’opération, nommée « Fatah » (Conquête) va permettre de juger de la solidité de cette coalition, de porter un coup énorme aux djihadistes mais risque aussi de tourner à la pire catastrophe humanitaire de l’année.
Le plan de batailleLa perte d'un symbole pour l'État islamiqueLes dangers qui menacent la coalitionLa crainte d'une catastrophe humanitaireL'après, le véritable enjeu de la bataille de Mossoul
Mossoul est la dernière des grandes villes à reconquérir en Irak après Tikrit, Ramadi et Falloujah, première ville tombée aux mains des djihadistes en janvier 2014 et reprise cet été.
Encercler, libérer, nettoyer et gouverner à nouveau Mossoul
La coalition encercle Mossoul en prenant les villages qui la bordent au Sud, à l’Est et au Nord. Seul l’Ouest, en direction de la Syrie, est pour l’instant laissé libre afin d’offrir une porte de sortie aux djihadistes et éviter une résistance désespérée. Plutôt les affronter dans le désert qu’en ville.
Comme à Falloujah, les forces chiites seront majoritairement impliquées. Des dizaines de milliers de militaires, policiers, membres des forces spéciales et miliciens contrôlés par l’Iran, grand allié chiite de Bagdad, vont attaquer au Sud.
L’aviation occidentale et plusieurs milliers de soldats américains, principalement chargés de l’encadrement, mais aussi des artilleurs français les soutiennent.
À l’Est, 4000 peshmergas Kurdes profiteront aussi de l’aide des forces spéciales occidentales, tandis qu’au Nord, des miliciens kurdes et des sunnites formés par la Turquie complètent le dispositif. Les tribus sunnites participent à l’offensive, certaines du côté de Bagdad, d’autres du côté kurde ou encore turc.
La prise de Mossoul sera un coup décisif porté à Daesh et sa tentative d’installer un « califat » entre Syrie et Irak, mais ne marquera pas pour autant la fin de l’organisation terroriste.
Éliminer Daesh en Syrie, où il faut agir de concert avec la Russie et le régime syrien est bien plus compliqué qu’en Irak. De plus, Daesh prend de plus en plus la forme d’une organisation terroriste sans attache territoriale unique. Nigéria, Libye, Yémen, Afghanistan…
Ses membres sont présents dans l’ensemble du monde islamique et, même éliminés de ces zones, ils pourront toujours se cacher pour continuer leur action comme le fait Al-Qaïda. La guerre contre l’idéologie djihadiste se gagne dans les têtes plus que sur le terrain.
Comme beaucoup, j’ai découvert l’EI lorsqu’il prend Mossoul en juin 2014. Les images de l’armée et des fonctionnaires irakiens fuyant la ville alimentent longtemps la propagande djihadiste. Stupéfaction totale en Occident : trois ans après le départ des Américains, le pays replonge dans la guerre et le terrorisme. Personne n’en veut, mais une nouvelle intervention est inévitable.
Mossoul, berceau du califat rêvé par Daesh
Une partie de la population de Mossoul, ville majoritairement sunnite, fête l’arrivée de Daesh comme une libération. Les armes et les réserves monétaires laissées sur place renforcent considérablement les djihadistes. Ils ne tardent pas à profiter de la situation pour commencer l’épuration ethnique de la région, à commencer par la minorité yézidi.
Enfin, c’est depuis une mosquée de Mossoul que le chef de l’organisation État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, proclame le califat. Profitant des ressources trouvées sur place, celles collectées via l’impôt ou la vente de pétrole ou celles encore envoyées par l’Etat irakien (Bagdad payait toujours les fonctionnaires restés sur place…), Daesh met en place depuis Mossoul les éléments d’un proto-état.
La perte de Mossoul portera un coup énorme aux revenus, à l’image et l’influence de l’organisation terroriste et mettra fin à sa présence territoriale en Irak. Mais malgré le rapport de force inégal, la bataille risque d’être difficile et une victoire ne signifiera pas la fin de l’idéologie djihadiste dans la région.
Histoire croisée de Mossoul et Daesh
Inutile de revenir sur la vieille histoire de Mossoul, distante de quelques kilomètres de Ninive, centre d’une des plus anciennes civilisations de l’histoire humaine. La Mossoul moderne est un pôle multiculturel et un carrefour commercial au sous-sol riche en pétrole. Mossoul n’a jamais véritablement été intégrée à l’Irak. Lors de la fondation et la décolonisation du pays, Turcs et Kurdes protestent contre le rattachement de la zone à l’Irak.
C’est le retour de « la question de Mossoul » indique Myriam Benraad, chercheuse à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, qui explique en partie l’intervention turque dans l’opération. Elle revient dans un long article pour OrientXXI sur le gouffre qui a toujours séparé la région de Bagdad. Déjà, après le renversement de la monarchie en 1958, une insurrection est réprimée dans le sang par le pouvoir central à Mossoul :
« La population locale a perpétué le souvenir de ces événements, développant l’obsession d’un « jamais plus » et se dissociant de l’État pour ne plus l’affronter à nouveau. Cette épaisseur temporelle permet d’entrevoir pourquoi Mossoul ne s’est pas non plus soulevée contre l’EI, et plus particulièrement contre ses combattants étrangers peu appréciés. Elle éclaire la réticence que beaucoup ont éprouvée à quitter leur ville en 2014, surtout débarrassée d’une armée irakienne principalement chiite qui faisait office de force d’occupation pour le compte de Bagdad. »
Après la chute de Saddam, les sunnites n’ont pratiquement plus aucune représentation en Irak, jusque dans l’armée qui est dissoute. Mossoul devient alors l’un des pôles de l’idéologie djihadiste dans le pays, berceau de la branche locale d’Al-Qaida qui prendra ses distances de la maison mère pour devenir l’organisation État islamique.
À première vue, le déséquilibre tant humain que matériel fait pencher la balance en faveur de la coalition. Toutefois, les 4500 à 6000 djihadistes qui devraient prendre part à la défense de Mossoul ont eu le temps de se préparer. Ces hommes, dont certains sont aguerris aux combats en Irak ou en Tchétchénie, adoptent des tactiques de guérillas. Si la bataille venait à durer, la coalition risque d’en faire des martyrs, à la légende digne des légionnaires de Camerone.
Pas de quoi remette en cause la victoire finale de la coalition, mais suffisant pour la retarder. Barack Obama qui l’a promise avant la fin de son mandat. En comparaison, la reprise de Falloujah, bien plus petite, a pris un mois.
La coalition doit faire face aux attaques de snipers et de voitures piégées. Une fois un village récupéré, il faut s’assurer que des djihadistes ne soient pas cachés et que des tunnels par lesquels ils pourraient surgir ou des mines ne menacent la sécurité future des troupes et des habitants.
La situation va empirer à Mossoul avec ses rues étroites, les barrières et tunnels mis en place par les djihadistes, et la difficulté de bombarder de peur de causer des pertes civiles et de créer de nouveaux obstacles pour la coalition. Il faudra être prudent : chaque maison est susceptible d’accueillir des civils, des djihadistes ou des pièges.
On redoute aussi la fuite de djihadistes. Comment les distinguer des réfugiés ? Comment les intercepter avant la Syrie ou pire, l’Europe pour ceux qui voudraient y commettre un attentat ? Que faire des prisonniers? Pas question de créer un nouvel Abu Ghraib, où les Américains avaient enfermé ensemble les djihadistes qui formèrent ensuite Daesh. Mais le véritable ennemi est à l’intérieur de la coalition : typique du conflit en Syrie et en Irak, cette dernière est composée d’alliés de circonstance, aux objectifs parfois opposés.
Dans une interview à Libération, Loulouwa al-Rachid du Centre de recherches internationales (CERI) indiquait : « Le partage du butin et des rôles de chacun au lendemain du départ de l’EI peut donner lieu à une « guerre de tous contre tous » entre milices chiites, forces proturques, Kurdes, etc. Car derrière les rivalités communautaristes, il y a les convoitises des terres, du pétrole et des ressources en eau. »
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Occidentaux
C’est un moment décisif dans la campagne pour infliger à Daesh une défaite durable.
Ashton Carter, Secrétaire américain à la guerre. Portés par les États-Unis et la France, les Occidentaux mènent une nouvelle bataille dans la guerre contre le terrorisme lancée près de quinze ans auparavant.
Loin des blocages rencontrés en Syrie face aux Russes et aux forces du régime, ils peuvent agir en totale liberté en Irak. Ils ont reformé et ré-équipé l’armée et fournissent un soutien aérien.
Leur objectif est de pacifier le pays et d’en finir avec la menace djihadiste qui pèse sur le jeune État irakien difficilement mis en place après la chute de Saddam Hussein. Ils vont aussi tenter de préserver la sécurité des civils et d’assurer l’aide humanitaire.
Il ne faudrait pas tomber dans les mêmes travers que les Russes à Alep et alimenter encore un peu plus le flot des réfugiés qui tentent leur chance vers l’Europe.
Kurdes
Les peshmergas sont présents pour protéger les populations, donc il n’y a pas besoin que les forces irakiennes se déploient
Massoud Barzani, président du gouvernement régional du Kurdistan autonome. Ils sont principalement représentés par les peshmergas, la force de sécurité du Kurdistan, région autonome d’Irak, à l’Est de Mossoul. En théorie, ces derniers dépendent de Bagdad mais dans les faits, la prise de Mossoul par les djihadistes et leur capacité militaire leur ont permis d’agrandir leur territoire et de renforcer leur autonomie.
Le Nord est contrôlé par les miliciens kurdes syriens de l’YDP, proche du PKK turc, faction considérée comme terroriste par la Turquie. Tous les Kurdes bénéficient du soutien occidental et ont longtemps été considérés comme la seule force capable de s’opposer aux djihadistes sur le terrain.
Leur but est de défendre leur territoire historique, et même d’en gagner au détriment des Arabes sunnites installés dans la région par Saddam Hussein. Amnesty International dénonce ainsi la destruction de villages arabes par les Kurdes. Massoud Barzani s’est prononcé en faveur d’un référendum pour que les populations libérées puissent décider de qui elles dépendraient à l’avenir.
Turcs
Peu importe ce que dit le gouvernement irakien, la présence turque sera maintenue pour combattre Daesh et pour éviter une modification par la force de la composition démographique dans la région
Recep Tayyip Erdogan, président turc. Membre de l’OTAN et principale alliée des Occidentaux, la Turquie n’a pas fini de surprendre dans ce conflit. Accusée d’être trop laxiste avec les djihadistes, elle s’est engagée en Syrie fin août via l’opération Bouclier de l’Euphrate. Plus que vaincre les djihadistes, c’est pour s’opposer au régime chiite de Damas et empêcher les Kurdes de créer un pays indépendant qu’ils ont décidé de s’ériger en protecteur de la population sunnite.
C’est la même logique qui les pousse à intervenir en Irak, sans aucun accord préalable de Bagdad ou des Occidentaux. Ils sont présents dès décembre 2015 sur la base de Bashiqa, à quelques dizaines de kilomètres au Nord-Est de Mossoul et s’en servent comme plateforme pour bombarder les terroristes et former des miliciens irakiens sunnites. 1500 d’entre eux participeront à la reconquête de la ville.
Irakiens
Le temps de la victoire est venu et les opérations pour libérer Mossoul ont commencé
Haïder al-Abadi Premier ministre irakien. Les forces irakiennes ont inversé la tendance depuis un an en libérant les principales villes contrôlées par Daesh à l’Ouest et au Nord du pays. Avec l’aide des Occidentaux et de l’Iran, elles se sont reconstituées pour enfin devenir les troupes au sol indispensables à la reconquête du territoire.
Si elles ont payé un lourd tribut dans les précédents affrontements, elles sont aussi suspectées de violences envers les populations sunnites, notamment en ce qui concerne les milices chiites financées par l’Iran, marquées par un fort anti-américanisme. Le Premier ministre irakien a ainsi tenté de rassurer ses partenaires et la population : seuls les militaires et les policiers seront autorisés à entrer dans Mossoul.
C’est leur dernière bataille d’importance à mener, mais sans doute aussi la plus risquée. Il faut en effet que Bagdad restaure son autorité sur la partie sunnite du pays et contienne les ambitions kurdes et turques.
Le sort du 1,5 million d’habitants encore présents dans la deuxième ville du pays occupe tous les esprits. Sans défense, ils courent tous les dangers, à commencer par celui d’être utilisés comme boucliers humains par les djihadistes et d’être frappés par erreur par des tirs de la coalition. Plus la bataille va durer, plus les risques seront grands, y compris ceux inhérents à l’impossibilité d’avoir accès aux soins, à l’eau courante ou aux biens de première nécessité.
Les habitants de Mossoul pris entre deux feux, la guerre et la crise humanitaire
Ce mouvement de résistance est connu depuis plusieurs mois par la presse qui rapporte des tags représentant la lettre M pour muqawama, « résistance », sur les façades de Mossoul. La répression de cette révolte par les djihadistes pourrait faire de nombreuses victimes, sans parler d’éventuels conflits entre civils pro et anti-daesh.
Selon Franck Genauzeau, grand reporter de France 2, une vingtaine de civils ont déjà été exécutés dans les premières heures de l’offensive pour avoir diffusé des photos des installations défensives mises en place par les djihadistes. Daesh a même coupé les connexions Internet, y compris mobile.
Mais au-delà des dangers de la bataille, c’est l’après qui inquiète.
Vers la plus grande catastrophe humanitaire de l'année ?
Ces multiples dangers pourraient inciter de nombreux habitants à fuir Mossoul. Or les capacités d’accueil conjointes de l’ONU et des forces irakiennes sont d’environ 300 000 places, loin du million de personnes potentiellement concernées.
« Il existe une règle informelle selon laquelle aucune institution ne peut faire face à un mouvement de population de plus de 150000 personnes à la fois », indique à la presse Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l’ONU pour l’Irak. Alors que l’hiver approche, seulement la moitié des 334 millions d’euros budgétés pour l’achat de tentes et de biens de première nécessité a été provisionné.
#Irak: les civils qui fuient l’État islamique risquent de graves représailles. Rapport d’Amnesty International: https://t.co/NGefbKSMdo — Nina Walch (@NiWalch) 18 octobre 2016
Et cela ne concerne que l’urgence des prochains mois. La question de la reconstruction de la ville et de ses alentours est primordiale. Alors que l’accueil des réfugiés s’avère déjà problématique, l’expérience montre que les villages reconquis depuis plusieurs mois n’ont toujours pas été réoccupés.
Daesh mène véritablement une politique de la terre brûlée. Les mines et les pièges empêchent le retour des habitants qui ne peuvent reprendre possession de leur maison en toute sécurité. Ils ne peuvent pas commencer les réparations de base, remettre l’électricité ou l’eau courante. Ils ne peuvent pas cultiver à nouveau les champs ou reprendre une activité, faute de clients ou de biens à acheter.
L’économie locale n’existe plus, près de 4 millions de personnes ont quitté la région depuis deux ans pour les camps de réfugiés de Turquie ou d’Europe. Le besoin d’une aide internationale ne concerne pas que les prochains mois mais les prochaines décennies.
La chute de Mossoul ne signifie pas la fin de l’EI en Irak, et encore moins celle de l’idéologie djihadiste. Al-Qaïda avait déjà été « éliminé » du pays à la fin des années 2000. Ça ne l’a pas empêché de réapparaître et de muter en ce qu’on connait aujourd’hui comme l’EI.
Pour trouver la paix, l’Irak doit sortir du sectarisme et du jeu géopolitique
Daesh s’est nourri du ressentiment que faisait naître le pouvoir chiite envers la population sunnite. Bagdad doit éviter de reproduire les erreurs du passé en donnant plus de pouvoir aux communautés locales. Or pour l’instant, rien n’indique un changement de mentalité.
« Le gouvernement irakien n’a pas de plan pour le jour d’après, celui où Mossoul sera repris. Il ne sait pas quoi faire, hormis tenter de rétablir un statu quo ante. Il tentera de placer un gouverneur docile et de déléguer ce qu’il peut à des milices tribales et à ceux qui seront là. Au-delà de l’enjeu symbolique énorme de chasser l’EI d’Irak, Mossoul est un fardeau pour Bagdad qui est en quasi-faillite financière » rappelle Loulouwa al-Rachid.
La victoire militaire devra se prolonger par un effort politique de dialogue et de réconciliation entre les différentes communautés, sous la tutelle des principales puissances engagées.
Car le sort de Mossoul questionne l’avenir de l’Irak dans son ensemble. Dans tout le pays les sunnites attendent d’être intégrés au pouvoir et au-delà des aspects communautaires, toute la population attend le retour de l’emploi, de la justice et de l’indépendance du pays vis-à-vis des intérêts étrangers.
Sans quoi la menace djihadiste pourrait resurgir ailleurs. Pour trouver la paix, l’Irak doit sortir du grand jeu géopolitique dans lequel le pays a été plongé par l’intervention américaine en 2003 et retrouver la voie de la démocratie et du développement.
Derrière la guerre, des revendications citoyennes méconnues
En finir avec un pouvoir corrompu, religieux et inféodé aux États-Unis ou à l’Iran. En dépit de la guerre et de la menace terroriste, un mouvement citoyen émerge en Irak et porte de telles revendications.C’est sur ce mouvement qu’enquête Feurat Alani, ancien correspondant à Bagdad pour de nombreux médias français et désormais producteur de l’agence In Sight Films.
Laïcs ou religieux, apolitiques ou anciens baasistes, jeunes et vieux se retrouvent sur la bien nommée place Tahrir pour demander le renouveau des services publics, la refonte des services de l’État et ses fonctionnaires aussi inutiles que corrompus. C’est en comblant ces besoins que Daesh a réussi à s’implanter facilement dans le Nord-Ouest du pays.
Ils demandent aussi le respect des différentes communautés, sans toutefois pérenniser le système de quotas mis en place par les Américains, qui ne fait qu’alimenter le sectarisme.
Enfin, la question de l’influence iranienne reste primordiale alors que la communauté chiite se divise entre partisans d’al-Abadi, l’actuel Premier ministre nationaliste soutenu par le clergé irakien et ceux de l’ancien Premier ministre al-Maliki, qui se place du côté de Ghassem Souleimani, chef militaire iranien des milices chiites impliquées dans la lutte contre Daesh.