Pas la peine de s’étendre trop longuement sur les nombreux détournements visant François Hollande à la suite de sa visite au Kazakhstan, où on l’a vu revêtir un habit traditionnel.
Il paye bien sûr son impopularité – les mauvaises langues pourraient même dire son attachement à être un président « normal » et la perte de crédibilité qui va avec – mais est aussi victime de la course aux mèmes sur les réseaux sociaux, alimentée par la hausse générale du niveau de maîtrise de Photoshop.
Dur dur la Présidence.. François #Hollande n’échappe pas à la #chapka ! http://t.co/iDfqzhEN9h pic.twitter.com/F7CJ19n1so pic.twitter.com/4TlqkTb20P
— Ulysse Paris (@ulyssepariser) 7 Décembre 2014
Quelques années plus tôt, quel aurait été le traitement réservé à d’autres personnalités politiques, alors que le port du costume traditionnel est souvent inévitable ? Certaines photos sont effectivement très drôles, comme ces incontournables de Poutine et Bush, grimés en personnages du Lotus Bleu (Viêt-Nam, 2006) ou d’un remake de western spaghetti (Chili, 2004).
Les Français ne sont pas en reste, puisque tous les présidents traînent dans leurs archives ce genre de clichés. Ce qui dénote par contre chez François Hollande, c’est qu’on sent qu’il est mal à l’aise lors de cet exercice. Ok, un grand sourire n’aurait nullement empêché les détournements. Quand c’est là dèche, nul n’est prophète dans son pays. Mais dans dix où quinze ans ? Puisque tous les présidents, malgré leurs conneries, jouissent d’une bonne réputation après leur mandat – il suffit de voir la sympathie actuelle pour Jacques Chirac, fort bien alimentée par son swag d’antan – Hollande devrait tout de même soigner son image.
Cela passe par au minimum un sourire sur les photos, même Bush et Poutine ayant alors l’air de mecs sympas… Mais aussi par une stratégie sur le plus long terme, à l’instar de Barack Obama, champion en la matière. Le président américain, qui connaît la situation politique interne la plus délicate de ses deux mandats, reste un modèle de cool.
Il suffit pour s’en convaincre de le regarder s’impliquer dans un événement promotionnel pour l’enseignement du code informatique à l’école : en plus de devenir le premier président US à écrire une ligne de code, ce qui doit titiller tous les technophiles outre-Atlantique, vous remarquerez le port de la casquette et surtout le « fist bump » présidentiel final, particulièrement naturel, comme vous pouvez le constater dans la vidéo de l’événement (ici).
Crédit photo : Getty image, archives AFP / SIPA