Ce dimanche, l’organisation connue sous le nom d’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a acté la création d’un califat, un régime disparu depuis près d’un siècle et la chute de l’Empire Ottoman. Un califat est un territoire sous l’autorité du calife, successeur de Mahomet et qui est ainsi la personnalité principale du monde musulman, tant sur le plan politique que spirituel.
Le calife est en effet le guide des croyants et c’est à ce titre que le chef de l’EIIL, Abou Bakr Al-Baghdadi, maintenant nommé « Calife Ibrahim », appelle l’ensemble des musulmans à lui prêter allégeance et le rejoindre pour mener le djihad et repousser les frontières de son califat jusqu’à Bagdad ou Damas.
Cette déclaration est considérée par de nombreux experts comme l‘événement le plus important pour le djihadisme international depuis les attentats du 11 septembre puisqu’elle fonde, comme le fut l’Afghanistan à l’époque, un véritable « djihadistan » prêt à accueillir et former les candidats au terrorisme. Mais plus que cet aspect territorial et logistique, c’est le côté symbolique de cette déclaration qui change la donne puisque l’Etat islamique, comme il se fait maintenant appeler, est en concurrence directe avec Al-Qaïda pour le leadership du djihadisme international.
Et il est certain que le successeur de Ben Laden, Ayman al-Zawahiri, à qui Abou Bakr Al-Baghdadi avait auparavant juré allégeance, ne devrait pas tarder à réagir à l’affront. D’autant que ce n’est pas le premier : il y a quelques jours, le front Al-Nosra, représentant officiel d’Al-Qaïda en Syrie où il a déjà combattu l’EIIL, a retourné sa veste pour se soumettre à l’organisation d’Al-Baghdadi.
Reste à savoir qui de ses anciens ennemis occidentaux ou de ses nouveaux rivaux islamistes Al-Qaïda va frapper pour réaffirmer sa place…
Crédit Photo : Raqqaa & GlobalPost