Irak : le scénario catastophe

Irak : le scénario catastophe

Après la chute de Mossoul la semaine dernière, la situation est toujours aussi critique en Irak où les jihadistes de l’Etat Islamique en Irak et au Levant sont aux portes de Bagdad. La fin de l’Irak pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’ensemble du Moyen-Orient. Voici le pire scénario :

L’effondrement du gouvernement irakien

Péniblement mis en place par les Occidentaux après la chute de Saddam Hussein, le nouvel état irakien pourrait imploser sous la pression de l’offensive des jihadistes sunnites. Le pays est à l’image de Bagdad, divisé entre la majorité chiite et les minorités sunnites et kurdes.

Bagdad, mosaïque de quartiers de différentes origines où prolifèrent les armes, pourrait faire l’objet de violentes luttes communautaires qui entraîneraient la ville, les institutions et l’ensemble du pays dans le chaos. Des meurtres ont déjà été signalés par la  communauté sunnite qui pourrait ouvrir la ville aux combattants de l’EIIL.

peuple-irak

Les jihadistes prennent Bagdad, capitale d’un nouveau « jihadistan »

Après Mossoul, Tikrit ou Falloujah, Bagdad pourrait également tomber entre les mains des jihadistes. La prise de la capitale les renforcerait considérablement, comme à Mossoul, deuxième ville du pays, où ils ont mis la main sur le matériel neuf abandonné par l’armée irakienne en déroute.

L’EIIL serait ainsi maître de l’Ouest irakien et du Nord-Est syrien, se dotant d’une véritable entité géographique, riche en pétrole et administrée par la charia. Un paradis pour le terrorisme international, à l’image de ce qu’était l’Afghanistan sous les Talibans.

L’Irak est divisé en trois

Si Bagdad tombe aux mains de l’EIIL ou devient un champ de bataille communautaire, le pays sera divisé en trois régions hostiles :

  • l’Ouest sunnite, sous le contrôle de l’EIIL et qui pourrait donc se transformer en véritable « jihadistan« ,
  • les Kurdes au nord, dont la Peshmerga, l’armée de la province autonome du Kurdistan irakien, s’est déployée hors de ses frontières et a notamment pris possession de Kirkouk, une importante ville pétrolière et centre culturel kurde,
  • enfin la majorité chiite et les restes de l’armée et du gouvernement irakien au Sud.

Refugies_Kurdistan_CC_Flickr_Béatrice Dillies au Kurdistan

La dislocation de l’Irak entraîne un séisme économique, humanitaire et religieux

La fin de l’Irak aurait des répercussions internationales dramatiques. Alors que le pays se dispute la place de deuxième producteur mondial de pétrole avec l’Iran, l’arrêt de la production ou sa récupération par les jihadistes pourrait entraîner une hausse considérable des prix et impacterait l’ensemble des économies nationales.

Comme en Syrie, la guerre pourrait provoquer des exodes de populations massives dans un pays qui compte 36 millions d’habitants. L’ONU estime qu’un demi-million d’Irakiens a déjà quitté Mossoul, venant s’ajouter à l’autre demi-million qui avait fui l’avancée des jihadistes dans l’Ouest du pays.

Enfin, le Moyen-Orient est une poudrière religieuse entre l’Iran et l’Irak chiite et les Alaouites fidèles à Bachar el-Assad d’un côté et les pays sunnites comme l’Arabie Saoudite, le Qatar ou la Jordanie de l’autre. Les exactions religieuses pourraient entraîner un conflit bien plus grave alors qu’Iran et Arabie Saoudite, deux ennemis jurés, s’affrontaient déjà indirectement en Syrie.

Crédit Photo : Zoriah

Journaliste, diplômé en économie et en histoire, j'ai fait mes classes au service sport du quotidien La Marseillaise avant de tomber dans le Web et l'actualité du numérique. Avec Snackable, je vais essayer de vous faire partager ce qui me passionne ou m'interpelle.

NO COMMENTS

Leave a Reply