Pourquoi regarder le Tour de France ?

Chaque été c’est pareil : pendant trois semaines, deux cents types passent quotidiennement quatre ou cinq heures à pédaler en plein cagnard, pendant que Gérard Holtz bouffe du saucisson aux villes étapes entouré de danseuses en costume régional. Bref rien de très divertissant, surtout quand la course devient souvent intéressante dans les derniers kilomètres et que l’événement a depuis longtemps perdu son aura mythique pour n’être plus que jamais une grande foire publicitaire. Alors, pourquoi regarder le Tour de France ?

Pour tuer le temps

Maintenant que la Coupe du monde touche à sa fin et que Wimbledon est terminé, on se fait rapidement chier devant la télé. Alors si vous avez la flemme de vous lancer dans une nouvelle série ou pire, si vous n’avez pas Internet pendant vos vacances chez les grands-parents, autant se taper quatre ou cinq heures de gus à vélo, un petit scrabble, et vous serez déjà sans vous en être aperçu à l’heure de l’apéro !

Pour les paysages et l’animation

Après quelques séances de ce genre, votre cerveau lobotomisé pourra apprécier le subtil mélange entre images de la course, du public et du paysage environnant. Et c’est là la force du Tour de France : il y en a pour tous les goûts ! Vous adorez l’histoire  ? Voici justement une magnifique abbaye cistercienne du XIIIe siècle ! Vous aimez quand un streakers court à poil sur un terrain de foot ? Ici vous en verrez une quinzaine ! Les trois premiers jours de course se sont déroulé en Angleterre et ont déjà tenu leurs promesses entre les plans d’ensemble de Londres et des Britishs venus en masse, dont certains ont déjà fait tomber des coureurs ! Car il y a aussi des chutes !

Pour le suspense

Entre deux plans sur un monument ou un agriculteur qui a dessiné un vélo dans son champ, vous vous surprendrez peut-être à vous intéresser à la course, à sentir monter en vous le désir de supporter un coureur échappé, surtout si c’est un Français, avant qu’il ne soit rattrapé par le peloton ou encore savoir si le maillot jaune sera capable de résister à une attaque d’un de ses concurrents. Et une fois le Tour de France terminé, voici venue le moment du suspense ultime : qui était dopé ? qui va voir son nom rayé du palmarès ?

Pour l’aspect « technique et tactique »

Mais la beauté du Tour de France ne réside pas seulement dans le fait que c’est l’une des rares courses dont le classement peut encore changer une fois l’épreuve terminée. Le cyclisme est un sport et c’est ce qui le différencie du vélo. Et comme tous les sportifs de haut niveau, un cycliste se démarque tant par son endurance physique (faites 250 bornes en quatre heures, même sous stimulant, c’est pas donné à n’importe qui) que par sa technique ou son sens tactique. Quand déclencher une attaque ? Quelle est l’importance d’une prise de relais en tête d’un groupe ? Pourquoi s’échapper du peloton ? Autant de questions auxquelles vous pourrez bientôt répondre.

Pour les moments d’émotion du Tour de France

Parce que voir un sprint massif du peloton ou un échappé gagner après deux cents bornes en solitaire en haut d’un sommet c’est aussi beau qu’un 100 mètres, qu’un rugbyman qui file à l’essai ou qu’une balle de match gagnante au tennis. Le cyclisme est jalonné de ce genre de moments forts : samedi dernier, pour le début du Tour, le sprinteur Mark Cavendish, emmené par ses coéquipiers en tête du peloton à un kilomètre de l’arrivée, avait toutes les chances d’accrocher une première victoire historique sur son sol. Mais l’Anglais, qui n’a rien à envier à Luis Suarez, a voulu mettre un coup d’épaule à l’un de ses adversaires lors du sprint final. Résultat ? Une chute, une blessure à l’épaule et un abandon.

Bye bye, the ManxMan !

Crédit Photo : Adam Bowie, Anders, Ulrika