Le samedi soir est un rituel. Peu importe que vous ayez passé une semaine de merde, une super semaine ou une semaine juste normale, ce soir vous sortez, dans le premier cas pour oublier, dans le second pour fêter ça et dans le troisième cas parce que c’est samedi soir et que le samedi soir c’est grosse soirée et qui dit grosse soirée, dit boîte. Seulement les boîtes de nuit font partie de ces rares choses que l’on n’apprécie pas forcément et que l’on refait pourtant encore et encore. Car oui, vous refusez probablement de l’accepter mais, au fond de vous, vous n’aimez pas vraiment ça et voilà pourquoi.
Samedi soir vous vous chauffez en before, préchauffe ou appelez-le comme vous voulez. Vous êtes dans un bar ou dans un appart à picoler joyeusement, à créer des liens avec vos homologues humains, c’est génial et vous savez que l’étape suivante est d’aller en boîte.
À ce moment vous êtes surmotivés. L’alcool commence à monter, c’est la grosse soirée qui commence et vous imaginez déjà dans votre tête toutes les possibilités d’amusement, d’éclate et de fun qui arrivent. Une histoire mémorable que vous raconterez lors de futures soirées ? Vous en train de pécho et finir dans un appartement inconnu ? Tout peut arriver.
C’est donc plein d’espoir que vous vous rendez en boîte sans réaliser que vous entrez dans ce que l’on appellera la cascade de désillusions.
Avant d’entrer en boîte
Alors que votre pic d’excitation atteint son maximum, vous arrivez enfin en face de la boîte et voici ce que vous voyez :
C’est la première cascade. Un grand nombre de choses sont énervantes dans cette situation et vont contribuer à éteindre la flamme d’espoir que vous aviez soigneusement attisée depuis quelques heures à coup de vodka ou de mauvais vin blanc :
- Contrairement à Disneyland où le débit de la file est régulier et le temps d’attente indiqué, la file d’une boîte peut ne pas avancer, du tout, pendant longtemps et vous n’aurez aucune explication.
- Le fait d’attendre pour entrer dans une boîte vous met dans une espèce de situation chelou de mendicité vis-à-vis d’une organisation ce qui est très difficile à vivre sur le plan de l’ego.
- S’il fait froid cela ne change rien au fait que vous devrez attendre.
- Vous ne pouvez pas boire dans la file car les boîtes ne tolèrent les personnes ivres que si elles se saoulent à l’intérieur.
- Par conséquent vous vous faites chier et vous désaoulez les vodkas-Oasis que vous aviez consommées avec tant d’ardeur.
- Certaines personnes coupent la file et entrent directement devant vous parce que ces personnes ont un vagin ou beaucoup d’argent, ce qui est contraire à nos idéaux de démocratie et d’égalité pour lesquels nos ancêtres se sont battus et sont morts.
- Cela revient à dire que si tu fais partie de ces gens qui coupent la file, ce faisant tu salis la mémoire de tes grands parents ce qui fait de toi un mauvais être humain. Enfoiré.
- Vous arrivez devant le videur qui est le gros connard qui vous emmerdait à l’école primaire et que vous étiez censé finir par engager, selon la maîtresse, pour laver votre piscine.
- À la place, ce mec va juger de votre valeur en analysant votre tenue vestimentaire et vous, vous n’avez toujours pas de piscine.
L’arrivée en boîte
L’étape caisse
Après avoir passé un temps fou dehors à vous battre, vous avez enfin pu prouver votre valeur et le videur vous laisse entrer.
Vous l’avez bien mérité ! Vous allez maintenant pouvoir payer vos 20 € avec une joie non dissimulée, bien que cela corresponde environ à la moitié de votre budget hebdomadaire d’étudiant pour manger.
La carte bancaire n’est pas acceptée.
L’étape vestiaire
Comme vous saviez que vous pouviez attendre 30 minutes dans le froid dehors vous avez forcément prévu une petite laine. Ce qui tombe bien puisque la boîte propose justement un service de consigne de vêtement fonctionnant à la vitesse vertigineuse de 3 manteaux traités par minute. Ben oui ça prend du temps pour que la meuf du vestiaire vous fasse la monnaie et vous rende vos 8€ sur votre billet de 10.
De plus, la boîte de nuit ne juge jamais utile de faire une file organisée et préfère laisser la foule s’agglutiner devant. Alors la loi du plus fort prévaut, car oui, quand vous placez une trentaine d’individus alcoolisés dans un endroit exigu en leur donnant un but commun – se débarrasser de ses affaires pour commencer à s’amuser – et bien vous touchez aux limites de ce qui définit l’être civilisé.
Le premier verre
Après avoir subi tous ces sévices vous voilà prêt à vous amuser. Votre première activité sera de trouver un verre afin de ne pas rester debout sans rien dans les mains (ce qui est très humiliant) et de retrouver votre taux d’alcoolémie perdu pendant l’attente. C’est donc le moment de faire valoir votre conso gracieusement offerte avec votre entrée.
Vous arrivez donc au bar.
30 minutes plus tard vous arrivez à commander votre boisson.
Ne comptez pas sur une vodka-Redbull avec votre conso, ce n’est pas compris. Ce n’est pas parce que c’est plus cher, non, c’est juste parce que la vodka-Redbull est ce que tout le monde kiffe et que la boîte ne veut pas que vous kiffiez, enfin tout du moins sans que vous payiez un peu plus.
Vous voilà avec votre vodka-orange, ce qui nous amène à une autre grande désillusion :
Prendre une table ?
Nous vivons dans une société qui considère certaines valeurs comme politiquement correctes. Ainsi notre société nous dit que l’on ne doit pas juger quelqu’un sur l’argent qu’il possède et qu’il est plus noble de le juger sur sa personnalité et ses actions. Je suis plutôt d’accord avec ça.
La boîte non, écrasant ainsi toute forme de politiquement correct. Elle l’annonce haut et fort : plus tu as de l’argent à dépenser, plus tu auras une chouette table et plus tu seras considéré socialement.
Nous cherchons tous la reconnaissance sociale et vous pouvez décider de l’avoir dès ce soir en payant une ou plusieurs bouteilles 10 fois le prix que vous aviez payé à Monop 6 heures plus tôt.
À vous de voir.
Les activités en boîte
Rester debout à ne rien faire
Une des activités principales en boîte consiste à rester debout, verre à la main et à ne rien faire.
Discuter avec des gens
Aller aux toilettes
Un des rares avantages à être un mec en boîte se découvre au moment de passer devant les toilettes et d’apercevoir une dizaine de filles attendre quand vous, Homme, pouvez aller tranquillement vous soulager.
Mais nous avons un autre problème que je ne pourrai jamais mieux formuler :
Danser
Le monde de la danse se sépare en deux catégories : les femmes d’un côté qui dansent en boîte pour s’amuser ; les hommes de l’autre qui dansent en boîte pour s’amuser mais en vrai surtout pour chopper.
Chopper en boîte
Fin de soirée
Selon votre degré d’alcoolémie et d’optimisme, vous serez tenté de faire la fermeture, bien décidé à ne pas rentrer seul et à chopper tout ce qui reste.
Néanmoins, voici une belle leçon pour vous. 4h du mat dans une boîte, c’est comme une semaine après des soldes : il ne reste que les invendus, ce dont les autres n’ont pas voulu. Alors demandez-vous si ça vaut bien le coup et rentrez plutôt vous coucher.
Cela vous permettra également d’éviter d’assister au traditionnel fight de 5h du mat entre deux mecs bourrés à l’ego fragile, évacuant leur frustration sexuelle l’un sur l’autre.
Se persuader d’avoir passé une bonne soirée
C’est la dernière étape et elle s’effectue au choix dans le taxi, lors de la marche du retour, en attendant son grec, lors de l’after marijuana ou lors du traditionnel McDo du dimanche midi.
Après tous les sévices que vous avez endurés, retourner dans un tel endroit serait une preuve de pur masochisme et pourtant vous allez convaincre vos potes et vous-même que vous avez passé une putain de soirée et ce grâce à plusieurs mécanismes :
- Avec la thune que vous avez mis dans la soirée, vous préférez vous dire que ça valait le coup plutôt que d’accepter que vous vous êtes faits arnaquer et manipuler et que vous avez dépensé un quart de votre budget mensuel pour pas grand chose.
- Vous étiez bourrés et tout est drôle quand on est bourré. Même Equidia devient génial à regarder quand on est bourré. En fait, vous vous amusiez parce que vous étiez bourrés et la boîte n’a pas réussi à gâcher ça.
- La mémoire sélective entre en jeu. En effet, à de rares occasions une soirée en boîte peut réellement bien se passer et être drôle et ce sont bien évidemment ces quelques soirées que l’on va retenir, pas celles où on s’est fait chier et où on est rentrés la queue entre les jambes à 2h.
- Ce sentiment est renforcé par la nostalgie et on finit par se dire que nos anciennes soirées en boîte étaient trop cool et qu’il faut recommencer.
C’est donc bel et bien face à un cas d’hallucination collective que nous nous retrouvons alors la prochaine fois que vous êtes bourrés dans un appart et que vous pensez aller en boîte, testez d’abord Equidia.
Cet article est inspiré de l’article Why you secretly hate cool bars de l’incroyable blog WaitButWhy.com. Si lire des pages de textes en anglais ne vous fait pas peur, prenez votre journée et lisez tout ça, c’est pour moi l’un des meilleurs blogs de l’Histoire des blogs. Oui Monsieur.
Et la qualité merdique de la musique on en parle pas?!
J’allais le dire !!!!
quand les clichés donnent lieu à un article … allez en soirée dubstep c’est un univers totalement différend à tout ce qui à été cité par l’auteur qui n’y connais apparemment rien du tout
Negeu, je ne vais qu’en soirée de Bass music, et c’est exactement pareil, l’alcool est juste remplacé par de la D, le vodka RedBull donne mal au ventre car ils utilisent des sous marques coupées à l’eau, le public est encore plus ridicule qu’ailleurs (qui commence à gueuler et menacer des organisateurs car la tête d’affiche est malade, et que les gars ont fait de leur mieux pour la remplacer en deux jours ? )
La musique est certes meilleure selon ce que tu aimes, mais ce sont les pires soirées de déchets au monde.
Quand les mecs arrêteront de vouloir uniquement pécho, et se mettront à aller en boîte pour DANSER (même sobre, oui oui je vous jure, danser c’est avant tout mouvoir son corps, c’est un art), parce que danser c’est cool, et de rencontrer d’autres groupes de personnes pas que pour fourrer… Ouais.
Après, le choix de la boîte en fonction de l’attente, de la place, du prix, du DJ, etc sont à définir pour chacun, et ce subjectivement.
Donc, désolé, mais cette article est à la fois entièrement vrai, et entièrement faux, tout dépend de qui l’on parle, mais il est correct pour la majorité de la population, aussi sous-évoluée soit-elle, je vous l’accorde.
quand les femmes arrêteront de dirent que c’est l’homme qui propose et la qui dispose ,les hommes arrêteront d’y aller seulement pour pécho,de plus c’est gratuit pour les femmes et payant pour les hommes,et dite pas que les femmes gagne moins cher que les hommes; alors que des femmes cadre et chef d’équipe ou agent de maîtrise ou chef d’entreprise cela ne manque en France…………arrêtons le sexisme……..et l’hypocrisie……..
Je suis d’accord que c’est pas correct en soi que ce soit gratuit pour les femmes et payant pr les hommes, sauf que ce n est pas a cause d une question d’inegalite salariale (au passage, il y a EFFECTIVEMENT de la discrimination a l emploi, meme si ca s ameliore peu a peu),c est une question de securite: une femme risque plus de se faire agresser en sortant la nuit qu un homme, et c est pour ca qu on voit beaucoup moins de femmes que d hommes le soir (il n y a qu a voir le metro apres 23h30). Et c est pour ca que les boites donnent des places gratuites aux femmes: parce que sinon elles seraient encore moins motivees a sortir, donc boite moins remplie, or boite moins remplie = moins de monde a envie d entrer. Donc certes, ce n est pas juste, mais c est comprehensible (et ce nest pas juste pour les femmes non plus d avoir a craindre de sortir le soir)
Votre remarque est pertinente, nous pensons également qu’une des raisons de la gratuité des boîtes pour les femmes provient du fait qu’une boîte remplie de femmes a plus d’attrait, pour les femmes (pour les raisons de sécurité que vous évoquez) et pour les hommes, puisque ne nous le cachons pas, les hommes ne vont pas en boîte pour se retrouver entourés de paires de testicules.